Respire n°44 – Version numérique

Nous avons tendance à penser que nos goûts, nos aptitudes ou encore nos faiblesses sont innés et impossibles à changer. Nous pouvons par exemple répondre à un ami qui nous propose d’aller nager dans un lac : «Surtout pas, je ne suis pas du tout à l’aise dans l’eau !» Ou encore, après une invitation au club de jazz local : «Je préfère me plonger la tête dans un seau d’eau glacée plutôt que d’écouter cette musique-là !» Les réponses fusent, sans appel, souvent liées au souvenir de certaines expériences désagréables ou traumatisantes.

Et dans ce cas, pourquoi prendre le risque de les répéter ?

Si les souvenirs sont réels, les gens – et les goûts – changent. En cuisine, il n’est pas rare de détester absolument quelque chose … et de l’adorer ensuite !

Il en va de même pour nos compétences. Elles évoluent ! Pour s’en convaincre, il faut juste les laisser s’exprimer. En d’autres termes, il faut savoir remettre en question ce que nous croyons connaître de nous-mêmes. La vie à la campagne que nous trouvions si ennuyeuse deviendra idéale pour réfléchir, méditer, apprendre à nous connaître. La pâtisserie, autrefois laborieuse, nous apportera calme et paix intérieure. Mais sans essayer, comment savoir ? Il n’y a rien à perdre et tout à gagner à faire évoluer nos habitudes et nos convictions. Rien n’est figé. Cela peut être à la fois amusant et inspirant de bouleverser certaines croyances limitatives. Et qui sait, le jazz finira peut-être, par toucher la bonne corde sensible, après tout !