Ultimate Music Heavy Metal n°1

Metallica

Au théâtre, le lever de rideau est précédé de trois coups. Dans leurs concerts, la messe commence au son d’une scène de cinéma mémorable. Un tir de canon retentit et projette Tuco (Eli Wallach) sur le sol du cimetière. Il se relève et déambule parmi la forêt de stèles décorant la plaine. La tombe d’Arch Stanton abriterait la sympathique somme de 200 000 dollars, qu’il compte bien ressusciter. Mais c’est compter sans « l’homme sans nom » (Clint Eastwood), qui observe la scène tel un marionnettiste. Le Bon, la Brute et le Truand, de Sergio Leone, 1966.

1981. Metallica a surgi un jour comme un autre et le centre de gravité d’un rock dur, carrément lourd, violent à souhait, a été soufflé par des cordes déchaînées. Sonnées par l’assommeur-batteur, les foules se sont relevées à la lumière de furieuses incantations.

À chacun son vocabulaire. Groupe mythique, intemporel, légendaire, impérial. Mais comment devient-on de tels Monsters ? Au début, la météorite percute la scène musicale. Puis elle répand une addiction à travers le monde. Elle fait hocher les têtes ; sans distinction aucune. Elle provoque des cris, des larmes, des hurlements. Beaucoup d’attente aussi. Aucun rempart à l’onde de choc. Elle pénètre la peau, les tissus, le sang, pour remonter jusqu’aux âmes. Elle fabrique tant de souvenirs que les vies s’entremêlent.

Qu’imaginaient-ils vraiment de leur destin ? La légende y a déjà répondu, mais a probablement fait voler en éclats les limites de leur horizon de jeunesse. Ces sorciers ont repoussé les murs du temps pour nous laisser des années que nos souvenirs embellissent, et qu’on ne rattrape plus.