Les Milles et une Nuits

Splendeurs de l’Orient

Après avoir fait exécuter sa femme pour cause d’adultère, le roi de Perse, Shahriar, convaincu de la perfidie de l’hymen, décide d’épouser chaque jour une vierge pour lui ôter la vie au matin de sa nuit de noces. L’horreur est à son comble, la crainte secoue le royaume. Or Shéhérazade, la fille du grand vizir, se porte volontaire pour épouser le sultan afin de mettre un terme au massacre. Assistée par sa soeur cadette Dinarzade, la fraîche épouse raconte chaque soir une histoire palpitante au sultan sans la clore, si bien qu’il reporte la sentence de jour en jour pour en connaître la suite. Ce stratagème agit pendant mille et une nuits, au bout desquelles il décide de garder sa moitié auprès de lui…

C’est ainsi que Les Mille et Une Nuits agissent encore et toujours, car si le prince a reconnu les qualités de coeur et d’esprit de sa partenaire, le lecteur s’échappe, lui, dans une merveilleuse intrigue, ensemble complexe de contes imbriqués où les personnages s’affichent en miroir. De tous les personnages, on retient évidemment les noms d’Ali Baba, de Sindbad et d’Aladin. Ces « célébrités » ont fait la fortune de cette littérature savante aussi bien que « populaire » ; pour autant, ces Nuits semblent toujours garder le secret de leurs origines. Sont-elles arabes, persanes, ou même indiennes ? De quelle époque datent-elles ? S’agit-il vraiment de contes populaires ? Laquelle des multiples versions existantes représente-t-elle le mieux l’oeuvre ? Autant de questions auxquelles on ne peut répondre sans se projeter dans la longue durée et dans la lecture de ce numéro pour lequel les meilleurs spécialistes ont été conviés. « Sésame, ouvre-toi ! ».