Respire n°31

« Le passé est une terre étrangère : on y fait les choses autrement. » C’est ainsi que commence Le Messager, un roman de LP Hartley paru en 1953 ; cela nous rappelle que l’enfance n’est pas une mince affaire, que l’amour est rarement simple et que les mœurs d’une société sont en constante évolution.

Beaucoup seraient prêts à concevoir que le passé est aussi une terre d’imperfection, où les erreurs sont inévitables, où les fils s’emmêlent et où les opportunités (qu’elles soient bonnes ou mauvaises) se font rares. Alors comment se fait-il que tant de gens s’écrient : « J’aurais dû y penser » ou bien : « J’aurais dû mieux faire » en regardant en arrière ?

Ce n’est pas le cas de tout le monde, bien sûr. Certains, qui voient le passé avec des lunettes roses, passeront sous silence les difficultés, alors que d’autres le percevront de manière plus objective. Mais d’autres encore ont tendance à se concentrer sur le négatif, à se faire des reproches, incapables qu’ils sont de se pardonner, ce qui peut sembler surprenant. Quelles que soient la complexité de la situation, les connaissances disponibles ou la sincérité de leur intention première, ils ne se facilitent pas la tâche.