Respire n°43 – Version numérique

Chacun gère la prise de conscience de la mort à sa façon. Pour certaines personnes, il est nécessaire que tout soit résolu avant leur mort ou celle de leurs proches : il faut poser les questions restées sans réponses, résoudre les différends, essayer de mieux se comprendre. Mais ce n’est pas un sujet facile, et beaucoup sont heureux de le mettre de côté jusqu’à ce que la fin arrive, quand le temps semble vraiment s’accélérer. Pour d’autres, en revanche, la prise de conscience de la mort est une invitation à embrasser pleinement la vie, à poursuivre ses rêves, à ne pas craindre les échecs, à se concentrer sur ce qui est le plus important et sur les personnes qui le sont, à être heureux, sans états d’âmes. L’ère numérique apporte à cette question une nouvelle
dimension. Si on éteignait l’ordinateur portable et le smartphone pour s’engager plus pleinement dans le monde hors ligne ? Pensez au nombre d’heures que vous pourriez passer à voir votre famille et vos amis – à les voir et à les comprendre vraiment – si le temps n’était pas englouti par une mer de “likes” et de recherche de l’emoji parfait.

La vie nous invite souvent à nous arrêter et à réfléchir à ce qui nous rend reconnaissants ici et maintenant, ainsi qu’à ce que nous aimerions faire à l’avenir. La mort est un thème puissant, car elle nous rappelle que la vie est éphémère, que les êtres chers ne seront pas toujours là, que nous ne serons pas toujours là. La vie en ligne peut bien attendre, le monde, non ! Soyez attentifs à accueillir chaque instant de cette éphémère beauté.